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MADAME CHRYSANTHÈME

peuple, en effet, cette allure, mais dans l’acception la meilleure de ce mot peuple ; rien là dedans qui me déplaise ; je trouve même que Chrysanthème, dans son affection pour Bambou-San, est simple et attachante.

On ne peut d’ailleurs refuser cela aux Japonais : l’amour des petits enfants, et un talent pour les amuser, les faire rire, leur inventer des joujoux comiques, les rendre joyeux au début de la vie ; une vraie spécialité aussi pour les coiffer, les attifer, tirer de leur personne l’aspect le plus divertissant possible. C’est la seule chose que j’aime dans ce pays : les bébés et la manière dont on sait les comprendre…


En route, nous rencontrons les amis mariés de la Triomphante qui plaisantent à mes dépens, très surpris de me voir avec ce mousko, demandant :

— C’est déjà votre fils ?

Dans la ville en bas, nous faisons mine de dire adieu à Chrysanthème, au tournant de la rue qui conduit chez sa mère. Elle sourit, indécise, se dit guérie et demande à retourner là-haut dans notre maison. — Cela n’entrait pas dans mes projets, je