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Page:Loti - Madame Chrysanthème, 1899.djvu/33

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MADAME CHRYSANTHÈME

un manteau waterproof en paillasson, tous les bouts de paille en dehors, hérissés à la porc-épic ; on les dirait habillés avec le toit d’une chaumière. — Ils continuent de sourire, attendant mon choix.

N’ayant l’honneur d’en connaître aucun, j’opte à la légère pour le djin au parapluie et je monte dans sa petite voiture, dont il rabat sur moi la capote, bien bas, bien bas. Sur mes jambes il étend un tablier ciré, me le remonte jusqu’aux yeux, puis s’avance et me dit en japonais quelque chose qui doit signifier ceci : « Où faut-il vous conduire, mon bourgeois ? » À quoi je réponds dans la même langue : « Au Jardin-des-Fleurs, mon ami ! »

J’ai répondu cela en trois mots appris par cœur, un peu à la manière perroquet, étonné que cela pût avoir un sens, étonné d’être compris, — et nous partons, lui courant ventre à terre ; moi traîné par lui, tressautant sur la route dans son char léger, enveloppé de toiles cirées, enfermé comme dans une boîte ; — toujours arrosés tous deux, faisant jaillir l’eau et la boue du sol détrempé.

« Au Jardin-des-Fleurs », ai-je dit comme un habitué, surpris moi-même de m’entendre. C’est