Page:Loti - Mon frère Yves, 1893.djvu/201

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donnements d’été. Et puis, dans le lointain du bois : Hou !… hou !… Un appel triste, chanté tout doucement d’une voix de hibou.

Et Yves disait :

— Écoutez, frère, les perruches de France qui chantent (c’était un souvenir de sa perruche de la Sibylle).

Les graminées légères, avec leurs fleurs de poussière grise, étendaient sur la terre une couche très haute, à peine palpable, où on enfonçait ; et les dernières phalènes, qui avaient fini de courir, plongeaient les unes après les autres dans ces épaisseurs d’herbes, pour prendre leur poste de sommeil le long des tiges.

Et l’obscurité venait, lente et calme, avec un air de mystère.

… Passa un jeune gars breton qui portait un bissac sur l’épaule, et s’en revenait gris du pardon de Lannildu, la plume de paon au chapeau. (Je ne sais pas bien ce que vient faire ceci dans l’histoire d’Yves : je raconte au hasard des choses qui sont restées dans ma mémoire). Il s’arrêta pour nous faire un discours. Après quoi, en manière de péroraison, et montrant son bissac :