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Et la fin de ce rouleur de mer me donnait à réfléchir. Je me demandais si mon pauvre Yves, qui, avec un cœur aussi bon, avait assurément beaucoup moins forfait aux lois honnêtes, ne pouvait pas, lui aussi, finir un jour par un peu de bonheur…

XCVIII

Télégramme. — « Toulon, 3 avril 1883. — À Yves Kermadec, à bord du Primauguet. — Brest.

» Tu es nommé second-maître.
» Je t’embrasse,
» PIERRE. »


C’était sa joyeuse bienvenue, sa fête d’arrivée, car, depuis vingt-quatre heures seulement, le Primauguet, revenu de sa promenade lointaine dans le Grand-Océan, avait mouillé dans les eaux de France.

Et ces galons d’or que j’envoyais à Yves par le télégraphe, il ne les arrosa pas, comme il avait fait jadis de ses galons de laine. — Non, les temps