Page:Loti - Mon frère Yves, 1893.djvu/397

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lieu de ces notes grêles l’éclat de son rire d’enfant.


Boudoul galaïchen ! boudoul galaïch du !


Chante, pauvre vieille, de ta voix cassée qui tremble, chante la berceuse antique, l’air qui vient de loin dans la nuit des générations mortes et que tes petits-enfants ne sauront plus.


Boudoul, boudoul ! galaïchen, galaïch du !


On s’attend à voir par la grande cheminée, avec la lueur qui descend d’en haut, des nains et des fées descendre.

Au dehors, le soleil dore toujours les branches des chênes, les chèvrefeuilles et les fougères.

Au dedans, dans la chaumière isolée, tout est mystérieux et noir.


Boudoul, boudoul ! galaïchen, galaïch du !


Berce encore ton petit-fils, vieille femme en fraise blanche. Bientôt ce sera fini des chansons bretonnes et aussi des vieux Bretons.

Maintenant petit Pierre joint ses mains pour faire sa prière du soir.