Page:Loti - Mon frère Yves, 1893.djvu/62

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Yves passa assez distrait dans l’église, sur les dalles funéraires et sur les vieux évêques endormis.

Mais il s’arrêta tout pensif à la porte, devant les fonts baptismaux.

— Regardez, dit-il, on m’a tenu là-dessus. Et nous devions demeurer tout près d’ici ; ma pauvre mère m’a souvent dit que, le jour de mon baptême, quand on lui a fait ce vilain affront de ne pas sonner pour moi, vous savez bien, de son lit, elle avait entendu chanter les prêtres.

Malheureusement Yves a négligé de prendre à Plouherzel, auprès de sa mère, les indications qu’il nous aurait fallu pour retrouver cette maison où ils demeuraient.

Il avait compté sur sa marraine, nommée Yvonne Kergaoc, qui devait habiter précisément sur cette place de l’église. Et, en arrivant, nous avions demandé cette Yvonne Kergaoc ; on s’en souvenait bien.

— Mais d’où revenez-vous donc, mes bons messieurs ?… Elle est morte depuis douze ans !

Quant aux Kermadec, non, personne ne se les rappelait, ceux-là. Et il n’y avait guère à s’en