Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/105

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famille d’Yann, où elle entrerait peut-être un jour, de cette maison, de ce village.

Dans une dernière causerie, Sylvestre, avant de partir, lui avait expliqué à sa manière la sauvagerie de son ami :

— Vois-tu, Gaud, c’est parce qu’il est comme cela ; il ne veut se marier avec personne, par idée à lui ; il n’aime bien que la mer, et même, un jour, par plaisanterie, il nous a dit lui avoir promis le mariage.

Elle lui pardonnait donc ses manières d’être, et, retrouvant toujours dans sa mémoire son beau sourire franc de la nuit du bal, elle se reprenait à espérer.

Si elle le rencontrait là, au logis, elle ne lui dirait rien, bien sûr ; son intention n’était point de se montrer si osée. Mais lui, la revoyant de près, parlerait peut-être…