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IV


Elle travailla beaucoup pendant ces mois d’été. Les Paimpolaises, qui d’abord s’étaient méfiées de son talent d’ouvrière improvisée, disant qu’elle avait de trop belles mains de demoiselle, avaient vu, au contraire, qu’elle excellait à leur faire des robes qui avantageaient la tournure ; alors elle était devenue presque une couturière en renom.

Ce qu’elle gagnait passait à embellir le logis — pour son retour. L’armoire, les vieux lits à étagères, étaient réparés, cirés, avec des ferrures luisantes ; elle avait arrangé leur lucarne sur la mer avec une vitre et des rideaux, acheté une couverture neuve pour l’hiver, une table et des chaises.

Tout cela, sans toucher à l’argent que son Yann lui avait laissé en partant et qu’elle gardait intact,