Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/344

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tandis que sa tête se frappait contre le granit du mur.

Ou bien elle l’appelait par son nom, très tendrement, à voix basse, comme s’il eût été là tout près, et lui disait des mots d’amour.

Il lui arrivait de penser à d’autres choses qu’à lui, à de toutes petites choses insignifiantes ; de s’amuser par exemple à regarder l’ombre de la Vierge de faïence et du bénitier, s’allonger lentement, à mesure que baissait la lumière, sur la haute boiserie de son lit. Et puis des rappels d’angoisse revenaient plus horribles, et elle recommençait son cri, en battant le mur de sa tête…

Et toutes les heures du jour passaient, l’une après l’autre, et toutes les heures du soir, et toutes celles de la nuit, et toutes celles du matin. Quand elle comptait depuis combien de temps il aurait dû revenir, une terreur plus grande la prenait ; elle ne voulait plus connaître ni les dates, ni les noms des jours.


Pour les naufrages d’Islande, on a des indications ordinairement ; ceux qui reviennent ont vu de loin le drame ; ou bien ils ont trouvé un débris,