bien que quelque chose venait de se passer…
En effet le soir, quand nous fûmes de retour dans la vieille maison Louis XIII, ma sœur me prit à part pour me dire : « Mon cher petit, je me suis fiancée aujourd’hui. Tu ne le répéteras pas encore, je te prie, car nous ne nous marierons que l’année prochaine ; mais je veux que tu sois le premier à le savoir. » Je me sentis un grand froid au cœur, d’autant plus qu’au mois de juin dernier un événement, — non mentionné, je crois, dans mon précédent livre, — m’avait appris le danger des mariages : ma grande amie Lucette, mon aînée de huit ans, la Lucette de la Limoise, s’était laissé épouser par un officier de marine qui me l’avait emmenée à la Guyane, et j’avais connu ainsi le premier véritable chagrin de ma vie. Pour toute réponse à la communication qui m’était faite, je me bornai donc à exhaler un de ces gros soupirs comme en ont les enfants et qui en disent plus que toutes leurs paroles. Ma sœur alors me prit dans ses bras, me