liers d’enfants de France qui ne devaient jamais revenir. Lieutenant de vaisseau à bord d’un de nos cuirassés d’escadre, j’allais prendre part au bombardement de Hué en Annam, et, — comme il n’y a guère sur les eaux qu’un certain nombre de routes que les navires suivent à peu près toujours, bien qu’elles ne soient point jalonnées, — celle que nous suivions devait, certaine nuit, vers trois heures du matin, nous faire passer par le point où l’Alphée avait jadis laissé tomber mon frère.
Ce n’était pas moi qui étais de service cette nuit-là, mais un de mes camarades (aujourd’hui amiral), que j’avais chargé de me faire prévenir une heure à l’avance.
Vers deux heures, éveillé donc par un timonier suivant la consigne, quand je sortis de ma chambre étouffante pour monter sur la passerelle, il me sembla que nous naviguions dans un merveilleux feu de Bengale d’une couleur pâle d’aigue-marine ; depuis que je m’étais endormi, la mer, en surprise, s’était illuminée de ses