moins, et, avec l’air de notre pays, on saurait vite la guérir.
Ce jour-là, j’avais passé mon temps chez elle, très excité par les préparatifs pour sa rentrée au foyer, et dans sa chambre j’avais arrangé en gerbes les plus belles roses de juin. Ce qui était singulier, c’est que ses parents semblaient avoir à mon sujet une consigne secrète, car ils inventaient de nouveaux prétextes pour me retenir chaque fois que je faisais mine de m’en aller…
Quand enfin je revins à la maison vers cinq heures, ma mère, que je rencontrai tout d’abord, avait un air de gaieté que je lui voyais pour la première fois depuis notre deuil : « Monte donc chez ta sœur, me dit-elle, voir une petite personne qui vient de nous arriver et désire t’être présentée ! » Naturellement je compris tout de suite.
Elle avait dit : une petite personne ; donc, une petite nièce, justement ce que je désirais le plus, et je montai quatre à quatre,