Gracieuse, assise au premier rang, sur le gradin d’en bas. Et, sauf le prêtre qui jouera entravé dans sa robe noire, les voilà tous en tenue de combat, le torse libre dans une chemise de cotonnade rose ou bien moulé sous un léger maillot de fil.
Les assistants les connaissent bien, ces joueurs ; dans un moment, ils s’exciteront pour ou contre eux et vont frénétiquement les interpeller, comme on fait aux toréadors.
En cet instant, le village s’anime tout entier de l’esprit des temps anciens ; dans son attente du plaisir, dans sa vie, dans son ardeur, il est très basque et très vieux, — sous la grande ombre de la Gizune, la montagne surplombante, qui y jette déjà un charme de crépuscule.
Et la partie commence, au mélancolique soir. La balle, lancée à tour de bras, se met à voler, frappe le mur à grands coups secs, puis rebondit et traverse l’air avec la vitesse d’un boulet.
Ce mur du fond, arrondi comme un feston de dôme sur le ciel, s’est peu à peu couronné de têtes d’enfants, — petits Basques, petits bérets, joueurs de paume de l’avenir, qui tout à l’heure vont se précipiter, comme un vol d’oiseaux, pour ramasser la balle, chaque fois