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XXIV


« Alors j’entendis un ange qui volait par le milieu du ciel, et qui disait à haute voix : « Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre ! »

… En plus de la lecture du soir faite en famille, chaque matin dans mon lit je lisais un chapitre de la Bible, avant de me lever.

Ma bible était petite et d’un caractère très fin. Il y avait, entre les pages, des fleurs séchées auxquelles je tenais beaucoup ; surtout une branche de pieds-d’alouette roses, magnifiques, qui avaient le don de me rappeler très nettement les « gleux » de l’île d’Oleron où je les avais cueillis.

Je ne sais pas comment cela se dit en français, des « gleux » : ce sont les tiges qui restent, des blés moissonnés ; ce sont ces champs de pailles jaunes,