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LE ROMAN D’UN ENFANT

d’enfant. Du reste, dans ma vie d’homme, je n’ai plus guère retrouvé ces angoisses sans cause connue et doublées de cette anxiété de ne pas comprendre, de se sentir perdre pied toujours dans les mêmes insondables dessous ; je n’ai plus guère souffert sans savoir au moins pourquoi. Non, ces choses-là ont été spéciales à mon enfance, et ce livre aurait aussi bien pu porter ce titre (dangereux, je le reconnais) : « Journal de mes grandes tristesses inexpliquées, et des quelques gamineries d’occasion par lesquelles j’ai tenté de m’en distraire. »