Page:Loti - Roman d’un enfant, éd. 1895.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XLI


Cependant les retours du jeudi soir auraient eu aussi un grand charme quelquefois, n’eût été le remords de ces devoirs jamais finis.

On me reconduisait en voiture, ou à âne, ou à pied jusqu’à la rivière. Une fois sorti du plateau pierreux de la rive sud, une fois repassé sur l’autre bord, je trouvais toujours mon père et ma sœur venus à ma rencontre, et avec eux je reprenais gaiement la route droite qui menait au logis, entre les grandes prairies ; je rentrais d’un bon pas, dans la joie de revoir maman, les tantes et la chère maison.

Quand on entrait en ville, par la vieille porte isolée, il faisait tout à fait nuit, nuit d’été ou de printemps ; en passant devant la caserne des équipages, on entendait les musiques familières de tam-