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XLVI


Castelnau ! c’est un nom ancien qui évoque pour moi des images de soleil, de lumière pure sur des hauteurs, de calme mélancolique dans des ruines, de recueillement devant des splendeurs mortes ensevelies depuis des siècles.

Sur une des montagnes boisées environnantes, ce vieux château de Castelnau était perché, découpant en l’air l’amas rougeâtre de ses terrasses, de ses remparts, de ses tours et de ses tourelles.

Du jardin de mon oncle on le voyait, passant sa tête lointaine au-dessus des murs d’enceinte.

C’était du reste le point marquant dans tout le pays d’alentour, la chose qu’on regardait malgré soi de partout : cette dentelure de pierres de couleur de sanguine émergeant d’un fouillis d’arbres, cette ruine