Page:Loti - Roman d’un enfant, éd. 1895.djvu/254

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LX


Ce même printemps-là, il y eut un retour du père de la petite Jeanne qui me frappa beaucoup. Depuis quelques jours, sa maison était sens dessus dessous, dans les préparatifs et la joie de cette arrivée prochaine. Et, la frégate qu’il commandait étant rentrée dans le port un peu plus tôt qu’on n’avait supposé, je le vis de ma fenêtre un beau soir, qui revenait chez lui, seul, se hâtant dans la rue pour surprendre son monde… Il arrivait de je ne sais quelle colonie éloignée après deux ou trois ans d’absence, et il me parut qu’il n’avait pas changé d’aspect… On rentrait donc au foyer tout de même ! Elles finissaient donc, ces années d’exil, qui aujourd’hui du reste me faisaient déjà l’effet d’être moins longues qu’autrefois !… Mon frère lui aussi,