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LXII


Je crois que le printemps de cette année-là fut vraiment le plus radieux, le plus grisant des printemps de mon enfance, par contraste sans doute avec le si pénible hiver pendant lequel avait tout le temps sévi le Grand-Singe.

Oh ! la fin de mai, les hauts foins, puis les fauchages de juin ! Dans quelle lumière d’or je revois tout cela !

Les promenades du soir, avec mon père et ma sœur, se continuaient comme dans mes premières années ; ils venaient maintenant m’attendre à la sortie du collège, à quatre heures et demie et nous partions directement pour les champs. Notre prédilection, ce printemps-là, se maintint pour certaines prairies pleines d’amourettes roses ; et au re-