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LE ROMAN D’UN ENFANT

geai qu’on pourrait en composer un plat, une crêpe par exemple, ou bien une omelette.

Vite, vile, et avec un dégoût qui allait jusqu’à la nausée, je versai dans une assiette la pâte noire, et l’emportai clandestinement chez la vieille madame Jeanne, mon amoureuse, la seule au monde qui fût capable de tout pour moi.

— Une omelette aux mouches ! oh ! mais, comment donc ! Quoi de plus simple ! dit-elle. Tout de suite du feu, une poêle, des œufs, — et la chose immonde, préalablement bien battue, fut mise à cuire dans sa haute cheminée moyen âge, tandis que je regardais, épouvanté et consterné de moi-même.

Puis les trois petits Peyral survinrent, qui me réconfortèrent en s’extasiant de mon idée comme toujours, et, quand le mets fut à point, servi chaud dans un plat, nous allâmes le montrer en triomphe à nos familles, marchant tous les quatre en cortège, par rang de taille, et chantant « L’astre des nuits » à grosse voix rauque, comme pour porter le diable en terre.