Page:Loti - Roman d’un enfant, éd. 1895.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LXXVI


Un grand calme triste succéda à ce départ de mon frère, et les jours reprirent pour moi une monotonie extrême.

On me destinait toujours à l’École polytechnique, bien que ce ne fût pas décidé d’une façon irrévocable. Et quant à cette idée d’être marin, qui m’était venue comme malgré moi, elle me charmait et m’épouvantait à un degré presque égal ; par manque de courage pour trancher une question si grave, je reculais toujours d’en parler ; j’avais fini même par me dire que je réfléchirais encore jusqu’aux vacances prochaines, m’accordant à moi-même ces quelques mois comme dernier délai d’irrésolution et d’insouciance enfantine.

Et je vivais aussi solitaire qu’autrefois ; le pli qu’on