Page:Loti - Un pèlerin d'Angkor, 1912.djvu/59

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trace de l’homme qu’avant son apparition dans la faune terrestre. Mais çà et là de longues traînées, d’un blanc rosé, font des marbrures sur les eaux verdâtres saturées de matières organiques, et ce sont des compagnies de pélicans qui dorment et se laissent flotter.

Jusqu’au milieu du jour, nous continuons de cheminer sur le lac inerte, qui a des luisances d’étain poli. À l’horizon de l’Est, une espèce de moutonnement vert se prolonge sans fin, toujours semblable à lui-même : grands arbres, qui baignent jusqu’aux branches et dont les dômes seulement émergent encore. Ce n’est qu’un faux rivage, puisque sous la verdure le lac ne cesse de s’étendre à d’imprécises distances ; ce n’est que la