Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 1.djvu/15

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I

À LA CIGALE


Cigale bruissante, ivre de gouttes de rosée * tu joues une musique champêtre dans la solitude.


Et, posée à la pointe des feuilles, avec tes pattes à dents de scie, * sur ton écaille hâlée tu fais vibrer la chanson de la lyre.


Or, amie, chante quelque chose de neuf aux Nymphes qui habitent dans les arbres ; * pour répondre à Pan, chante ton cri ;


Si bien qu’ayant fui l’Érôs, au sommeil de midi je m’endorme, * ici, étendu sous l’ombreux platane.