Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 1.djvu/231

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m’avaient reconnu surtout à mon bouclier, et à mes ornements et à mon panache. Dis, ô Chênidas, à qui tous alors me comparaient !

chênidas

À quel autre, par Dzeus ! si ce n’est à Achilleus, fils de Thetis et de Pêleus ? Comme ton casque t’allait bien ! comme ta pourpre était éclatante et ton bouclier lumineux !

léontichos

Quand nous nous rencontrâmes, le barbare le premier me blessa (se reprenant), m’écorcha la peau un peu au-dessous du genou. Moi, je traversai son bouclier d’un coup de sarisse et je l’atteignis en pleine poitrine ; alors le foulant aux pieds, je lui coupai la tête facilement avec mon épée, je m’emparai de ses armes et revins avec sa tête à la pointe de ma sarisse, ruisselant du sang versé.

hymnis, écœurée.

Ah ! va-t’en, Léontichos ! que c’est dégoûtant et odieux ce que tu racontes ! Qui pourrait te regarder encore te félicitant de cette boue sanglante ! qui pourrait boire ou coucher avec toi ! moi je m’en vais.

léontichos, la retenant.

Je te donnerai double prix.