Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/104

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« Décadence des mœurs ! » Et la Chambre, par l’organe d’un orateur complaisant, accusera l’imprévoyance et l’égoïsme de chaque citoyen en particulier, sans se demander si elle n’a pas une part de responsabilité dans la situation qu’elle déplore.


Le mal est simple et net : les naissances baissent. Le programme de combat est simple également : influer de telle sorte sur les mœurs publiques que le nombre des naissances s’accroisse. Jamais vous n’obtiendrez un résultat sérieux avec des mesures latérales comme la levée d’un impôt sur les célibataires et autres balivernes d’opéra-bouffe. Vous savez bien qu’ainsi vous frapperez M. N., qui a donné au pays, par voie de bâtardise, quatre soldats vigoureux, et qu’en même temps vous exempterez M. X., avec sa femme légitime qui pourrait être féconde, mais qui préfère ne l’être point.

Vous ne réussirez pas davantage en promettant 45 francs par an aux ouvrières qui voudront bien mettre sept enfants au monde, et elles vous diront pourquoi, si vous les interrogez.

Enfin, je reconnais que le droit de vote est un droit important, bien que je n’en use guère ; mais il me semble que si j’étais mineur, terrassier ou maçon, et si je n’avais pas d’autres raisons de créer sept enfants misérables dans une petite