Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/123

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sations. Inutile d’ajouter que les formalités d’enregistrement sont redevenues nécessaires comme en juin dernier.

— Et il faut tout payer encore ?

— Bien entendu. »

Pour la troisième fois, l’ouvrier fit les quinze démarches et paya les quinze additions. Je me demande comment il s’en est tiré ; mais le législateur ne se le demande pas, soyez-en sûrs. Partout où il se présentait, on le saluait comme une vieille connaissance. « C’est encore vous ? Enchanté de vous revoir. Entrez donc. » Il n’avait plus que des amis dans tous les greffes et dans tous les bureaux de Paris, et quand il s’en allait on lui disait : « À bientôt. »


Un pâle jour de novembre, ce Juif-Errant de l’État-civil, qui n’avait plus même en poche les cinq sous d’Ahasvérus, remonta lentement l’escalier de la mairie où il avait toutes ses habitudes, et en entrant dans le bureau des mariages, il demanda d’une voix résignée désormais à tout :

« Voici mes papiers. Cette fois-ci, pourquoi ne sont-ils pas en règle ?

— Mais il me semble qu’ils le sont.

— Ce n’est pas possible.

— Si fait. Nous allons procéder aux publications. Vous épousez donc Mademoiselle.

— Non : « Madame »… Elle est divorcée.