Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/176

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unes prendraient soin d’avertir les familles que les petites filles sont reçues à l’entrée. Pour les autres, celles où l’on représenterait Shakespeare sans coupures, chacun serait libre de s’en écarter.

On verrait pourtant, je le sais bien, des gens s’y rendre tout exprès, pour être scandalisés, et pour en gémir. Grévin, qui était si bon psychologue, nous a laissé un dessin où se cache toute la moralité de ces petites pudibonderies. — Une dame et une jeune fille s’accoudent sur un balcon. À l’extrémité de la rue se passe vaguement une scène banale qui pourrait être légère :

— De si loin, ma chère enfant, je ne crois pas que cela puisse vous choquer.

— Oh ! si, Madame, avec une lorgnette.