Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/180

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fameuse, — au centre des affaires et des plaisirs ?

Des affaires, assurément non. La Bourse des valeurs est à l’extrême limite de son parcours, et la Bourse de commerce lui échappe tout à fait, de même que la Banque de France, les Finances et l’Hôtel de Ville. Des plaisirs ? C’était vrai jadis. Aujourd’hui, les Champs-Élysées, Montmartre et le bois de Boulogne offrent des plaisirs plus nouveaux, et souvent plus recherchés que les siens. D’ailleurs, il est singulier que l’animation du Boulevard atteigne son maximum vers cinq heures du soir, heure où tous les théâtres sont clos, et où il n’est pas d’usage de se jeter dans la vie joyeuse…

Ainsi, voilà un coin de ville que rien ne paraissait destiner à sa fortune éclatante, une avenue étroite et médiocre, plutôt laide, assez mal bâtie, plantée de mauvais arbres, éloignée de tous les parcs et jardins publics, privée même du moindre square où ses promeneurs pourraient chercher l’ombre et les bancs de leurs rendez-vous, — et c’est là que palpite le cœur de Paris. Cette avenue quelconque, c’est le Boulevard tout court, la voie la plus illustre qui soit au monde. Qui a fait le miracle ?

La Presse.

Car si le Boulevard n’est le centre ni de la pensée, ni du mouvement, ni de la vie, ni des affaires, ni des plaisirs parisiens, il est le centre