Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/187

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Après quoi il s’avisa que sur le flanc du dauphin qui servait d’attribut à sa déesse marine on lisait l’inscription cal… suivie d’un vague jambage qui pouvait être la moitié d’un v. — Et sur cette seule indication, il entreprit de démontrer que sa Vénus, « contemporaine de Praxitèle », c’est-à dire remontant au quatrième siècle, avait été créée par un sculpteur romain un personnage hypothétique qu’il appelle J. Calvinus !

L’idée d’un artiste latin sculptant des Vénus antiques à l’âge des guerres samnites est une conception tellement bouffonne… Mais l’anecdote se passe de développements. Si je l’ai contée ici, ce n’est pas seulement pour édifier nos lecteurs sur l’autorité qu’on leur imposait ; c’est plutôt pour combattre l’humilité générale et la respectueuse confiance avec lesquelles nous acceptons l’opinion de quiconque, dans une revue savante, soutient ses théories sur un appareil de notes et d’abord sur un titre universitaire.

Tout est sujet à vérification, même les certitudes de MM. Reinach sur Saïtapharnès et la ville d’Olbia ; même celles de M. Chevrier touchant les feuilles de vigne antéchristianiques et l’art gréco-romain sous Manlius Torquatus.


FIN D’ARCHIPEL