Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/93

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pieux, avec une fille délicate qui porte des anneaux et des bracelets suspendus a ses membres comme des fruits.

Les métaphores ont presque toujours une extrême simplicité de termes dans leur magnification même. Elles sont prises de la nature, du ciel et du sable, des fleurs et des eaux. Elles n’ont pas, ou rarement, la complexité précieuse et pénible des métaphores persanes qui seraient souvent incompréhensibles sans les traités de rhétorique par lesquels les Persans expliquent leurs poètes. Si le visage est symbolisé de huit manières en arabe, les Persans prétendent pouvoir le comparer à quarante-cinq objets. Ce n’est pas que leur langue soit plus riche, au contraire ; mais leur poésie plus cérébrale que réellement passionnée s’abandonne aux divertissements.

L’Arabe, lui, pourrait se passer de la métaphore, puisqu’il a le synonyme, grâce à l’immensité de son vocabulaire. Chaque mot qu’il emploie fait image et néglige son épithète comme un vêtement inutile à sa splendeur ; mais parfois il la ramasse, l’accumule, s’en pare et s’en glorifie, et revêt en passant la métaphore classique avec une sorte de respect pour ce très ancien costume consacré par les âges.

Tel décrit simplement :

Ses cheveux bouclent… Au milieu des tresses roulées ou flottantes, disparaissent les peignes.