Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 12.djvu/41

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analogues, par le Carambolage et la Marche des Deux Tours et encore il n’est pas certain que leurs réussites vaillent les nôtres.

On est las : on n’est pas pressé ; on n’a rien à dire et la nuit s’achève. Dans cette disposition d’esprit, les vers naissent d’eux-mêmes au bout mouillé de la plume, naissance d’or, qui est vouée à toutes les indulgences. Les vers sont comme des enfants : à les voir, les passants devinent quel plaisir on eut à les faire, et le hasard charmant qui les a créés demeure pour toujours l’excuse de leur nature insupportable.

Les rimeurs sont, eux aussi, des privilégiés de la vie. Le monde, qui s’interdit tout, permet tout à ces heureux.

« Quand l’auteur d’une strophe terminée juge son œuvre au-dessus du médiocre, son devoir, s’il est bon écrivain, est de la traduire, sans retard, en prose. »