Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 12.djvu/98

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S. (penchée sur sa pierre, les bras écartés)
.penchée sur sa pierre,… pas pour longtemps
Réveille-toi, Jôseph, de ton rêve. La vie
Sur ton corps palpitant ne s’est pas assouvie.
Elle t’étreint, elle te possède, insensé !
Tu ne l’as point goûtée encore tout entière
Elle te réservait quelque douleur dernière
Réveille-toi ! car le supplice est commencé !
Ah ! ce serait trop simple aussi, visionnaire !
Si tu pouvais mourir d’un supplice ordinaire
Pour rester, au fond des tortures, triomphant
Et t’en aller porter à ton dieu de Judée
La fierté d’être vierge en ton cœur débordée
Et toute la clarté de tes grands yeux d’enfant.
Non. Je t’ai réservé des peines plus infâmes.
Toi qui te fais un jeu de la douleur des femmes
Toi qui vas méprisant les souffrances d’amour
Ignorant du bonheur, innocent de la faute.

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