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PRIÈRE DE L’ADOLESCENTE
Déesse, je suis pure et j’ai pris un amant.
Ma nudité se voue à la tienne, ô statue !
Illumine à jamais de ton astre charmant
Le corps très précieux dont mon âme est vêtue.
Comment les autres dieux laisseraient-ils souffrir
Celle que leur déesse a faite si jolie ?
Aphrodite, je n’ai que ma grâce à t’offrir ;
Mais devant ton seul nom ma nuque en fleur se plie.
Je ressens le frisson que tu donnas un soir
À mon père, à ma mère, et dont tu me fis naître.
J’aime ! J’aime ! Le soufre éternel de l’espoir
Gonfle mes jeunes seins et l’aile de mon être.