IV
Neuf mois, neuf mois bien courts, neuf mois, tout mon bonheur
Neuf mois, je fus pour toi la maîtresse et la sœur.
Qu’importe l’avenir ? Je vivrai du passé.
Je songe, et, les yeux clos, je te tiens enlacé.
V[1]
L’enfant que j’ai conçu dans nos ardents transports,
Je veux le mettre au monde : il n’aura pas la mort.
Qu’il vive à mes côtés et me rappelle un jour
Le temps où sur mon cœur tu me parlais d’amour !
VI
Que d’autres maintenant te pressent dans leurs bras !
Jamais comme avec moi, jamais tu n’aimeras.
J’ai pris ton plus beau jour et ta plus belle nuit.
Adieu ! Je puis partir, ton souvenir me suit.
VII
Adieu, puisqu’il le faut ! adieu, mon seul amant !
Je garde pour toujours l’ivresse d’un moment.
Ta femme t’aime trop pour t’aimer malgré toi.
Adieu ! quittons-nous donc, et sois heureux — sans moi !
- ↑ Quand la romance est chantée dans un salon, on peut supprimer ce couplet qui est moral, mais inconvenant.