Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/87

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LA NUIT


 Là, dans cette niche splendide d’une
croisée, c’est bien comme une statue que
je te vois apparaître…
     stéphane mallarmé.

C’est l’argent bleu qui luit sur les lacs
Dans le crépuscule de la lune
C’est l’encens rare et l’irréel nard
Saphir et lapis d’eau et de brume
C’est le geste des peupliers noirs
Au vol des blancheurs que l’ombre azure
Lents éventer les cheveux des parcs
C’est l’air inconnu, l’été nocturne
Et la clarté du ciel sidéral.