Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/97

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                            III

 Et splendide comme une idole
Laissant palpiter sur tes bras blonds
 Tes cheveux brodés pour étole…
Levant les mains vers les vitraux longs

 Retourne-toi, haute et nimbée
Ô Vierge, Mère, pur Cœur de feu
 Âme à tout jamais absorbée
Par l’extase épuisante vers Dieu

 Et, noire sur l’aube indécise
Les pieds joints et les yeux éperdus
 Telle que saint François d’Assise
Stigmatisé les bras étendus.

 Montre de tes mains sibyllines
— D’horreur et d’orgueil les doigts ailés —
 La trace des lèvres divines
Aux pointes de tes seins étoilés.