Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 2.djvu/106

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LETTRE


Cela est impossible, impossible. Je t’en supplie à genoux, avec larmes, toutes les larmes que j’ai pleurées sur cette horrible lettre, ne m’abandonne pas ainsi.


Songes-tu combien c’est affreux de te reperdre à jamais pour la seconde fois, après avoir eu l’immense joie d’espérer te reconquérir. Ah ! mes amours ! ne sentez-vous donc pas à quel point je vous aime !


Écoute-moi. Consens à me revoir encore une fois. Veux-tu être demain, au soleil couchant, devant ta porte ? Demain, ou le jour suivant. Je viendrai te prendre. Ne me refuse pas cela.


La dernière fois peut-être, soit, mais encore cette fois, encore cette fois ! Je te le demande, je te le crie, et songe que de ta réponse dépend le reste de ma vie.