Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 3.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gone mieux que les Suppliantes parce que Mademoiselle Bartet est plus agréable à regarder qu’un volume sans illustrations. Je sais trop, maintenant, jusqu’où s’étend l’érudition générale et je ne présenterai plus personne. Ce n’est pas sans dessein que cette série de Lectures antiques a débuté, non par un chapitre d’Eumathe ou une lettre de Synésios, mais par un-chœur d’Aristophane.

La seule excuse d’une telle entreprise est que, par une déplorable habitude, on lit le plus souvent les auteurs grecs dans les traductions françaises. Or il suffit d’examiner les plus célèbres d’entre elles pour admirer avec quelle attention zélée certains universitaires s’appliquent à corriger l’original. Avec eux, plus d’épithètes hardies, plus de métaphores à double image ; ils répandent sur l’auteur qu’ils daignent embellir une élégance qui leur est personnelle et surtout un « goût » qui supprime ou ajoute, au hasard des phrases, ce qu’il convient de biffer ou d’introduire çà et là. C’est une collaboration dont le Grec a tout l’honneur et le savant toute la peine. Tel est leur désintéressement.

Je l’admire. Je ne l’imiterai point. On trouvera ici de simples — versions grecques », aussi littérales, aussi serviles que possible, c’est-à-dire très respectueuses. Un de mes professeurs, M. Krebs, n’aimait pas qu’on inventât « de petits romans à côté du texte ». Je pense que les auteurs anciens, si on les consultait, seraient de son avis.