Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 3.djvu/42

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« Est-ce tout ? dit Philinna.

— Je n’en dirai pas plus. »

Et Rhéa déconcertée :

« Mais c’est Perséphone qui est reine des enfers !

— Oui », dit Thrasès.

Alors Mélandryon qui avait entendu la fin du conte mythique, prit à part le narrateur et, le regardant d’un œil pénétrant :

« Tu n’as pas dit ce que tu pensais.

— Non. Quand Dionysos eut ainsi parlé à la fille de Minos, la vérité est qu’il l’anéantit. Mais par le seul récit des bonheurs futurs, ne lui avait-il pas donné plus de joies qu’il n’en promettait ? Je viens de faire pour ces femmes ce qu’il fit pour Ariane. Ne leur dessille pas les yeux. Il vaut mieux donner la confiance que d’accomplir les serments, car l’espoir est plus doux que la conquête.

— Le regret est plus doux que l’espoir.

— Les femmes ne savent pas cela. »