Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/119

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III

L’AMOUR ET LA MORT


Le sang d’une femme. Ensuite le sang d’une autre femme. Ensuite le tien ; mais un peu plus tard.

Démétrios se répétait ces paroles en marchant et, quoi qu’il en eût, la croyance en elles l’oppressait. Il ne s’était jamais fié aux oracles tirés du corps des victimes ou du mouvement des planètes. De telles affinités lui semblaient trop problématiques. Mais les lignes complexes de la main ont par elles-mêmes un aspect d’horoscope exclusivement individuel qu’il ne regardait pas sans inquiétude. Aussi la prédiction de la chiromantide demeura-t-elle dans son esprit.

À son tour il considéra la paume de sa main gauche où sa vie était résumée en signes secrets et ineffaçables.