Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/140

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les seules que connaissent les femmes dont nous parlons ici. Elles les ont même perfectionnées.

— On ne peut mieux, dit Chrysis ahurie. Mais que me reproches-tu ?

— Je te reproche d’être cent mille. Déjà un grand nombre de femmes n’ont de plaisir parfait qu’avec leur propre sexe. Bientôt vous ne voudrez plus nous recevoir, même à titre de pis-aller. C’est par jalousie que je te gronde. »

Ici, Naucratès trouva que l’entretien avait assez duré, et, simplement, il se leva.

« Je puis dire à Bacchis qu’elle compte sur toi ? dit-il.

— Je viendrai, » répondit Chrysis.

Le philosophe lui baisa les genoux et sortit avec lenteur.


Alors elle joignit les mains et parla tout haut, bien qu’elle fût seule.

« Bacchis… Bacchis… il vient de chez elle et il ne sait pas !… Le Miroir est donc toujours là ?… Démétrios m’a oubliée… S’il a hésité le premier jour, je suis perdue, il ne fera rien… Mais il est possible que tout soit fini ! Bacchis a d’autres miroirs dont elle se sert plus souvent. Sans doute elle ne sait pas encore… Dieux ! Dieux ! aucun moyen d’avoir des nouvelles, et peut-être… Ah ! Djala ! Djala ! »

L’esclave entra.