Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/183

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robe d’étoiles aux places retenues par ses esclaves, et note leurs prix à la sortie : on donnera huit oboles à la beauté pure et deux mines à Gnathène.

— Les hommes sont bêtes, conclut Séso.

— Non, mais simplement paresseux. Ils ne se donnent pas la peine de choisir leurs maîtresses. Les plus aimées sont les plus menteuses.

— Que si, insinua Phrasilas, que si d’une part je louerais volontiers… »

Et il soutint avec un grand charme deux thèses dépourvues de tout intérêt.


Une à une, douze danseuses parurent, les deux premières jouant de la flûte et la dernière du tambourin, les autres claquant des crotales. Elles assurèrent leurs bandelettes, frottèrent de résine blanche leurs petites sandales, attendirent, les bras étendus, que la musique commençât… Une note… deux notes… une gamme lydienne… et sur un rythme léger les douze jeunes filles s’élancèrent.

Leur danse était voluptueuse, molle et sans ordre apparent, bien que toutes les figures en fussent réglées d’avance. Elles évoluaient dans un petit espace ; elles se mêlaient comme des flots. Bientôt, elles se formèrent par couples, et, sans interrompre leur pas, elles dénouèrent leurs ceintures et laissèrent choir leurs tuniques roses. Une odeur de femmes nues se répandit autour