Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est éclairée par sept vitraux myrrhins qui colorent diversement la lumière incompréhensible de sept lampes souterraines.

« Vois-tu, explique la jeune femme d’une voix affectueuse et tranquille, il y a trois lits différents dans les trois coins de notre chambre… »


Démétrios ne répond pas. Et il se demande en lui-même :

« Est-ce bien là un dernier terme ? Est-ce vraiment un but de l’existence humaine ? N’ai-je donc parcouru les trois autres chambres que pour m’arrêter dans celle-ci ? Et pourrai-je, pourrai-je en sortir, si je m’y couche toute une nuit dans l’attitude de l’amour qui est l’allongement du tombeau ? »

Mais Chrysis parle…


« Bien-Aimé, tu m’as demandée, je suis venue, regarde-moi bien… »

Elle lève les deux bras ensemble, repose ses mains sur ses cheveux, et, les coudes en avant, sourit.

« Bien-Aimé, je suis à toi… Oh ! pas encore tout de suite. Je t’ai promis de chanter, je chanterai d’abord. »


Et il ne pense plus qu’à elle et il se couche à ses pieds. Elle a de petites sandales noires. Quatre