Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/235

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METS-MOI COMME UN SCEAU SUR TON CŒUR
COMME UN SCEAU SUR TON BRAS
CAR L’AMOUR EST FORT COMME LA MORT. »


Sans remuer les pieds, sans fléchir ses genoux serrés, elle fait tourner lentement son torse sur ses hanches immobiles. Son visage et ses deux seins, au-dessus du fourreau de ses jambes, semblent trois grandes fleurs presque roses dans un porte-bouquet d’étoffe.

Elle danse gravement, des épaules et de la tête et de ses beaux bras mélangés. Elle semble souffrir dans sa gaine et révéler toujours davantage la blancheur de son corps à demi-délivré. Sa respiration gonfle sa poitrine. Sa bouche ne peut plus se fermer. Ses paupières ne peuvent plus s’ouvrir. Un feu grandissant fait rougir ses joues.

Parfois ses dix doigts croisés s’unissent devant son visage. Parfois, elle lève les bras. Elle s’étire délicieusement. Un long sillon fugitif sépare ses épaules haussées. Enfin, d’un seul tour de chevelure enveloppant sa face haletante comme on enroule le voile des noces, elle détache en tremblant l’agrafe sculptée qui retenait l’étoffe à ses reins et fait glisser jusqu’aux tapis tout le mystère de sa grâce.


Démétrios et Chrysis… Leur première étreinte avant l’amour est immé-