Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


« Il est écrit :


Je me souviens de ton amour lorsque tu étais jeune…
Tu as dès longtemps brisé ton joug,
Rompu tes liens,
Et tu as dit : « Je ne veux plus être esclave. »
Mais sous toute colline élevée
Et sous tout arbre vert
Tu t’es courbée, comme une prostituée.


« Il est écrit :


J’irai après mes amants
Qui me donnent mon pain et mon eau
Et ma laine et mon lin
Et mon huile et mon vin.


« Il est écrit :


Comment dirais-tu : « Je ne suis point souillée. »
Regarde tes pas dans la vallée,
Reconnais ce que tu as fait,
Chamelle vagabonde, ânesse sauvage,
Haletante et toujours en chaleur,
Qui t’aurait empêchée de satisfaire ton désir ?


« Il est écrit :


Elle a été courtisane en Égypte,