Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/36

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Erôs fait crier sur vos lèvres, ô femmes !
  Le Désir douloureux et doux.


Les joueuses de flûte répétèrent :

« Erôs !

— Erôs ! »
et gémirent dans leurs doubles roseaux.


II


Cybèle a poursuivi à travers la plaine
  Attys, beau comme l’Apollon.
Erôs l’avait frappée au cœur, et pour lui,
  Ô Totoï ! mais non lui pour elle,
Pour être aimée, dieu cruel, mauvais Erôs,
  Tu n’as de secret que la haine…
À travers les prés, les vastes champs lointains,
  La Cybêle a chassé l’Attys
Et parce qu’elle adorait le dédaigneux,
  Elle a fait entrer dans ses veines
Le grand souffle froid, le souffle de la mort.
  Ô Désir douloureux et doux !


« Erôs !

— Erôs ! »

Des cris aigus issirent des flûtes.


III


Le Chèvre-Pieds a poursuivi jusqu’au fleuve
  La Syrinx, fille de la source.