Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/76

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l’idée, et d’autres qui sont trop étranges pour que je sache les mots pour les dire. Et puis, sais-tu ce que tu verras, qui dépasse tout le reste ? Tu verras Chrysis que tu aimes et que tu ne connais pas encore. Oui, tu n’as vu que mon visage, tu ne sais pas comme je suis belle. Ah ! Ah !… Ah ! Ah ! Tu auras des surprises… Ah ! comme tu joueras avec le bout de mes seins, comme tu feras plier ma taille sur ton bras, comme tu trembleras dans l’étreinte de mes genoux, comme tu défailleras sur mon corps mouvant. Et comme ma bouche sera bonne ! Ah ! mes baisers !… »

Démétrios jeta sur elle un regard éperdu.

Elle reprit avec tendresse :

« Comment, tu ne veux pas me donner un pauvre miroir d’argent quand tu auras toute ma chevelure comme une forêt d’or dans tes mains ? »

Démétrios voulut la toucher… Elle recula et dit :

« Demain !

— Tu l’auras, murmura-t-il.

— Et tu ne veux pas prendre pour moi un peigne d’ivoire qui me plaît, quand tu auras mes deux bras, comme deux branches d’ivoire, autour de ton cou ? »

Il essaya de les caresser… Elle les retira en arrière et répéta :

« Demain !

— Je l’apporterai, dit-il très bas.