Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 5.djvu/44

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en buvant des sirops glacés. C’est un mélange qui n’est pas très connu dans les restaurants de Paris, mais qui se fait d’un bout à l’autre de l’Amérique espagnole. Vous me direz tout à l’heure si vous goûtez pleinement la fumée du havane mêlée au sucre frais. »


Un court silence suivit. Tous deux s’étaient assis de chaque côté d’une petite table qui portait des puros et des cendriers ronds.

« Et maintenant, de quoi parlerons-nous ? » interrogea don Mateo.

André fit un geste qui signifiait : Vous le savez bien.

« Je commence donc », dit Mateo d’une voix plus basse ; et la feinte gaieté qu’il avait découverte un moment s’éteignit sous un nuage durable.