Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 8.djvu/53

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Aimery allait quitter le divan quand la petite esclave y sauta, légèrement, sur les deux genoux, et dit en se pelotonnant contre son maître :

« Dis-moi d’abord… Comment s’appelle-t-elle ?

— Qui donc ?

— La dame que tu as vue ce matin… ? avec qui tu as rendez-vous ce soir… ? Tu ne te rappelles plus ?

— Aracœli.

— Mais non. Aracœli s’en va dans une heure. Elle dormira dans sa chambre, seule avec Marozie qu’il faut encore soigner, la pauvre petite chatte… Parle-moi de la dame… Elle est jolie ? Est-ce qu’elle me ressemble ? J’espère que non…

— Pas du tout.

— Elle est blonde, dis ?

— Oui, elle est blonde. »

Elle lui mit les bras autour du cou.

« Oh ! tu, es gentil ! Embrasse-moi. »