Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/119

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Fini Berquin, fini Florian. D’vinez c’que j’ai eu, moi (et elle se tape la poitrine) : la Rosière de Nanterre, et la Fille aux trois jupons, de M. Paul de Kock. Pis, c’est là que j’en ai appris des choses, là… Aussi (les mains dans ses poches de tablier) quand on dit des choses rigolo, au dessert, on m’fait pu en aller !… Oh ! d’abord on sait qu’ça s’rait inutile. À preuve que y a huit jours, quand ma tante s’est mariée, c’est moi qu’on a chargée d’y dire les conseils d’usage… c’est bien mieux comme ça… Pis c’est des livres patriotiques, allez. C’est ça qui fait accroître la population… J’ai d’jà même des petites amies… »

Là-dessus, elle chante un couplet impayable sur Saint-Ouen, qu’on bisse naturellement, en se tenant les côtes.

Tout cela n’est pas très drôle, mais, dit par elle, c’est à rire aux éclats en pleine salle. Elle a une manière de creuser la poitrine et d’avancer le ventre, de faire des yeux en boules de loto et de proéminer la mâchoire… J’en ris tout seul en écrivant cela. Et des mouvements de jambe !

Aussi je passe sur tout le reste, les yachts, les ombres chinoises de Caran d’Ache (impayables), la fête du soleil, les diamants de la couronne, tout l’acte des théâtres, qui est raté du reste, Coquelin et son frère, etc., etc. Je ne fais que citer les deux plus jolies filles : Elven et Berthou, pour